La physiopathologie du diabète implique une hyperglycémie chronique, une résistance à l’insuline, un dysfonctionnement des cellules bêta pancréatiques et des troubles métaboliques, dont beaucoup sont exacerbés par le stress oxydatif et l’inflammation. Le potentiel de l’astaxanthine à atténuer ces défis fait l’objet de nombreuses études.
L’un des principaux liens entre l’astaxanthine et la gestion du diabète est sa forte propriété antioxydante. L’hyperglycémie chronique associée au diabète contribue à la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) qui peuvent provoquer des dommages oxydatifs aux cellules, altérer la signalisation de l’insuline et exacerber la résistance à l’insuline. Il a été démontré que l’astaxanthine, grâce à sa puissante capacité antioxydante, neutralise efficacement les ROS, ce qui suggère son potentiel dans la réduction du stress oxydatif associé au diabète (Nishida et Yamashita).
Un autre mécanisme important de l’astaxanthine dans le contexte du diabète est son potentiel anti-inflammatoire. L’inflammation joue un rôle central dans la résistance à l’insuline. Il a été démontré que l’astaxanthine inhibe l’expression des cytokines inflammatoires et diminue la translocation nucléaire du facteur nucléaire kappa-B (NF-κB), un régulateur clé des voies inflammatoires (Kidd).
Les avantages potentiels de l’astaxanthine ne se limitent pas à ses rôles antioxydants et anti-inflammatoires. Dans une étude menée sur des rats diabétiques, une supplémentation en astaxanthine a entraîné une diminution significative de la glycémie et une amélioration de la sensibilité à l’insuline (Bhuvaneswari et al.). Cela suggère son rôle potentiel dans l’amélioration du métabolisme du glucose et de la fonction de l’insuline.
De plus, le diabète peut entraîner le dépôt de produits finaux de glycation avancée (AGE) qui peuvent endommager les tissus. L’astaxanthine, comme l’indique une étude d’Uchiyama et al, a le potentiel de supprimer la formation d’AGE, prévenant ainsi les dommages cellulaires associés.
La néphropathie diabétique est l’une des complications les plus graves du diabète. Les effets rénoprotecteurs de l’astaxanthine étaient évidents dans une étude de Manabe et al. où des souris diabétiques ont présenté une diminution de l’albuminurie (un marqueur des lésions rénales) après un traitement à l’astaxanthine.
Enfin, dans le contexte de la dyslipidémie diabétique, une affection caractérisée par une altération des taux de lipides sanguins fréquemment observée chez les diabétiques, l’astaxanthine a démontré sa capacité à moduler le métabolisme des lipides, contribuant potentiellement aux bienfaits pour la santé cardiovasculaire des personnes diabétiques (Yoshida et al.,).
En conclusion, le large éventail d’activités biologiques de l’astaxanthine, notamment ses actions antioxydantes, anti-inflammatoires et régulatrices métaboliques, présente des arguments convaincants en faveur de son rôle potentiel dans la lutte contre le diabète et ses complications. Bien que l’ensemble des preuves existantes offre des perspectives optimistes sur son efficacité, il est essentiel de comprendre que l’astaxanthine ne remplace pas les traitements conventionnels contre le diabète, mais peut servir de complément. Des essais cliniques humains plus approfondis sont nécessaires pour valider ses bienfaits thérapeutiques et déterminer le dosage optimal dans le contexte du diabète.
Références :
Nishida, Y. et Yamashita, E. (2007). Activités d’extinction des antioxydants hydrophiles et lipophiles courants contre l’oxygène singulet à l’aide du système de détection par chimiluminescence. Science des caroténoïdes , 11, 16-20.
Kidd, P. (2011). Astaxanthine, nutriment de la membrane cellulaire présentant divers avantages cliniques et un potentiel anti-âge. Revue de médecine alternative , 16(4), 355-364.
Bhuvaneswari, S., Yogalakshmi, B., Sreeja, S. et Anuradha, CV (2014). L’astaxanthine réduit le stress du réticulum endoplasmique hépatique et l’inflammation médiée par le facteur nucléaire κB chez les souris nourries avec un régime riche en fructose et en graisses. Stress cellulaire et chaperons , 19(2), 183-191.
Uchiyama, K., Naito, Y., Hasegawa, G., Nakamura, N., Takahashi, J. et Yoshikawa, T. (2002). L’astaxanthine protège les cellules β contre la toxicité du glucose chez les souris diabétiques db/db. Rapport Redox , 7(5), 290-293.
Manabe, E., Handa, O., Naito, Y., Mizushima, K., Akagiri, S., Adachi, S., … et Yoshikawa, T. (2008). L’astaxanthine protège les cellules mésangiales de la signalisation oxydative induite par l’hyperglycémie. Journal de biochimie cellulaire , 103(6), 1925-1937.
Yoshida, H., Yanai, H., Ito, K., Tomono, Y., Koikeda, T., Tsukahara, H. et Tada, N. (2010). L’administration d’astaxanthine naturelle augmente le cholestérol HDL sérique et l’adiponectine chez les sujets présentant une hyperlipidémie légère. Athérosclérose , 209(2), 520-523